cannabidiol ou cbd

Pourquoi s’intéresser au CBD et comment agit-il ?

Qu’est-ce que le CBD ?

Lorsqu’on entame une discussion à propos du CBD avec des proches, le premier réflexe est de penser à une substance illicite, qu’on connait en fait assez peu et qui fait peur.

Cette substance est jetée en pâture dans de nombreux articles et revues, même les instances médicales de ce pays sont très prudentes, sans doute, sur base du sulfureux cannabis dont cette substance est issu (mais qui rapporte, pourtant selon des études environ 1.5 Milliards d’Euros / an en retombées financières à l’Etat Français).

Loin de moi l’idée de faire ici la promotion du plant de cannabis ! Qu’en est-il vraiment ? Ne serait-ce pas plutôt une molécule qui fait peur, parce qu’elle a des vertus thérapeutiques connues et reconnues (et donc pourrait faire de l’ombre à des médicaments) ?

A la base du CBD, on trouve le chanvre (ou cannabis), qui existe sous 2 formes :

  • Il y a le chanvre indien (de son nom selon Linné de Cannabis sativa), dont on tire la marijuana et le haschich et dont l’utilisation est donc celle de la drogue.
  • De l’autre, il y a le chanvre cultivé (une sous-variété du Cannabis sativa), celui dont on se sert en agriculture afin de produire du textile et des produits tels que des vêtements, des aliments et du papier.

 

Le chanvre contient plus de 500 molécules ou principes actifs, et dans la famille des terpénophénols qu’on trouve, entre autres, dans le chanvre (sans doute la substance responsable des propriétés antidépressives assez largement reconnues du Millepertuis), on trouve deux cannabinoïdes, qui sont les plus médiatiques, à savoir :

  • le THC, ou tétrahydrocannabidiol : c’est la substance qui est à l’origine des propriétés psychotropes (modification du comportement et hallucinations) du cannabis. Le THC est euphorisant et relativement addictif (voir plus bas), ce qui en fait une drogue à la consommation interdite et illégale en France.
  • Le cannabidiol (ou CBD), découvert au 19ème siècle et qui ne produit pas de sensations euphoriques ou hallucinatoires comme le THC.

 

De nombreuses études dans le monde en font un ingrédient important pour les personnes souffrant de maladies telles que la schizophrénie, l’autisme ou le cancer : il existe de nombreuses propriétés médicinales du cannabidiol.

 

Que dit la Législation à propos du CBD ?

Aux USA

Son achat et son utilisation sont légaux dans les 50 États américains, sans qu’il soit nécessaire d’obtenir une ordonnance ou une note du médecin.

La Législation en France

  • Selon l’Association européenne du chanvre industriel, la France est le 1er producteur européen de chanvre industriel (17900 ha plantés), loin devant l’Italie (4 000) et les Pays-Bas (3 833)
  • Il existe une liste d’une vingtaine de variétés que les producteurs doivent cultiver et qui sont autorisées par la réglementation française et inscrites sur un registre
  • Les plants de chanvre contiennent en majorité la molécule THC, connue pour ses propriétés psychotropes (modification du comportement et hallucinations). De ce fait, la teneur en THC de la plante initialement cultivée ne doit pas dépasser 0,2% et les produits finis ne doivent en aucun cas contenir du THC
  • L’activité industrielle et commerciale de la sommité fleurie du cannabis (fleur) est formellement interdite en France. De ce fait, les producteurs sont dans l’obligation d’extraire le CBD de sa tige (pour les fibres) ou provenant des graines (utiles pour concevoir l’huile de chanvre).

 

La production de CBD est donc autorisée et légale en France, le CBD est en vente libre, à condition que les propriétés de teneur en THC soient respectées, et que ce dernier ne soit en aucun cas présent dans la solution que consomme l’usager. Les producteurs sont tout à fait en droit d’en cultiver à condition de respecter la réglementation concernant la production et l’extraction.

En 2019, les consommateurs ont représenté près de 6 % de la population française. Ce qui est tout de même moindre par rapport au reste de l’Europe.

La Législation en Europe

En novembre 2020, la Cour de justice de l’Union européenne a estimé que la France ne pouvait pas interdire la commercialisation du CBD, car il n’a « pas d’effet psychotrope ni d’effet nocif sur la santé humaine »

La plupart des pays européens reconnaissent le caractère inoffensif du CBD et autorisent donc des produits CBD en contenant. C’est le cas de la Suisse, depuis près d’une décennie, mais aussi de l’Italie, de la Grèce, la Croatie, l’Espagne, la république Tchèque, l’Estonie ou encore l’Allemagne.

Évidemment, les produits commercialisés doivent respecter une dose réglementaire de THC, à savoir au maximum moins de 1 % en concentration. La France est plus contraignante encore avec moins de 0.2 % ou l’Italie avec une limite à 0.6 %. (tirée de cette source : greeneo.com). Vous trouverez également plus de détail sur les traités et articles concernant le CBD sur cette page.

Le nombre moyen de consommateurs est estimé à 16 % de la population. La grande majorité de ces utilisateurs est constituée de personnes pour qui le CBD présente un intérêt et une efficacité réels. Les curieux des effets CBD ne sont qu’une infime partie. La principale raison du développement plus important hors de France est assurément la légalisation du chanvre à usage thérapeutique et l’assouplissement de la législation. Par exemple, l’explosion du CBD marché au Royaume-Uni a conduit les autorités britanniques à considérer le cannabidiol comme un produit médical depuis le 1er novembre 2018. Dorénavant, la production et la vente requièrent des autorisations spécifiques.

 

Comment agit le CBD ?

Pour l’addictologue et Président de l’association SOS Addictions, William Lowenstein, le CBD a bien une action sur le cerveau puisqu’il agit en se fixant sur des molécules présentes naturellement dans notre corps : les « récepteurs cannabinoïdes ». Ce faisant, il module notre système endo-cannabinoïde naturel, qui régule – entre autres – notre humeur et la douleur. Entrons dans les détails !

Le CBD, comme les autres cannabinoïdes, va avoir une action sur le système endocannabinoide, qui a été découvert dans les années 1960. C’est un système du corps humain qui est tout simplement une réserve de capteurs qui régulent de nombreux processus biologiques, plus ou moins en harmonie, comme la gestion de la douleur, le stress, l’appétit, l’équilibre énergétique, l’humeur et les émotions, la mémoire, le développement neuronal, la digestion, les fonctions cardio-vasculaires, le métabolisme : il joue donc un rôle primordial dans le bon fonctionnement du corps humain.

Ce système est composé de 2 types de cellules nerveuses :

  • Les récepteurs CB1, principalement situés dans le système nerveux central (cortex cérébral, hippocampe, cervelet,  moelle épinière) réagissent principalement avec le THC. Ce récepteur possède un rôle dans la gestion de l’humeur, de l’appétit ou encore des émotions. Une fois présent dans le corps, le THC va se fixer sur ces récepteurs et actionner leur fonctionnement. En activant ces récepteurs, le cerveau va relâcher de la dopamine, un neurotransmetteur responsable du plaisir.

En temps normal le cerveau relâche de la dopamine lorsque, par exemple, vous effectuez une activité que vous adorez, ou bien quand vous mangez votre aliment préféré. Cette dopamine est ensuite recapturée par le cerveau, or le THC va empêcher cette recapture. Le cerveau est alors submergé par de fortes quantités de dopamine, ce qui provoque les effets « high » ressentis par les consommateurs de marijuana.

On observe également une corrélation entre la sensation de dépendance et la dopamine : Les substances hautement addictives (cocaïne, ecstasy, héroïne, nicotine, opium) à l’exception des antidépresseurs  et autres neuroleptiques comme les benzodiazépines,  augmentent les taux de dopamine dans le cerveau. Je précise ici que je ne fais nullement la promotion de substances psycho-actives !!

  • Les récepteurs CB2 quant à eux réagissent très peu au THC, mais beaucoup au CBD. Ces derniers sont principalement présents dans les tissus immunitaires : leucocytes, ganglions lymphatiques, amygdales, pancréas. Le CBD en activant ces récepteurs, fait que le cerveau va libérer de la sérotonine, un neurotransmetteur responsable du bonheur et de la régulation de l’humeur provoquant un effet anxiolytique.

L’activation de ces récepteurs CB2 par le CBD va donc produire un puissant effet antidouleur et calmant en libérant des endorphines (opioïdes endogènes), capable de soulager de nombreux schémas de douleurs.

Le mode d’action du récepteur CB2 est encore mal connu de nos jours, mais l’on sait que ce récepteur agit en antagoniste du récepteur CB1, ce qui explique pourquoi le CBD limite les effets indésirables liés à la consommation de THC : hypertension artérielle, palpitations,  tachycardie (rythme cardiaque élevé), bouffées de chaleur, troubles bipolaires, tremblements…

Cette fonction d’inhibiteur du récepteur CB1 pourrait aussi avoir une double utilité : non seulement les opioïdes endogènes entrainent le soulagement de la douleur, mais des études précliniques (c’est-à-dire testées sur des animaux qui ont aussi leurs produits au CBD) ont montré que ces opioïdes empêcheraient le développement d’une accoutumance et d’une dépendance aux opiacés.

De ce fait, si les résultats de ces nombreuses études sont confirmées sur l’homme, le CBD pourrait également avoir des propriétés intéressantes dans le traitement des addictions aux opiacés.

Le CBD diminue également la concentration d’antigènes : ce sont des substances qui, une fois repérées par l’organisme, vont entraîner une défense immunitaire de sa part. Certains de ces antigènes sont réputés comme étant des marqueurs fiables de cellules cancéreuses, comme l’antigène CEA, associé généralement au cancer colorectal, du foie, de la vessie, du col de l’utérus ou encore des poumons.

La propension  du CBD à diminuer le nombre de ces marqueurs conforte les scientifiques sur le fait que le CBD possède des vertus thérapeutiques dans le traitement du cancer et des douleurs liées aux inflammations.

Une étude récente tirée de l‘international journal of Oncology étaye cette idée : selon celle-ci, les cannabinoïdes seraient efficaces pour tuer les cellules cancéreuses des patients atteints de leucémie, en particulier lorsque ceux-ci sont utilisés conjointement avec un traitement de chimiothérapie. En effet, l’utilisation de phytocannabinoïdes en postchimiothérapie augmenterait considérablement le processus d’apoptose, processus durant lequel les cellules cancéreuses déclenchent leur autodestruction.

En favorisant l’homéostasie, c’est-à-dire en aidant le système biologique humain à maintenir un certain équilibre, les cannabinoïdes, et en particulier le CBD, nous prouvent leur potentiel en tant que remèdes naturels. Grâce à ces propriétés thérapeutiques, le cannabis pourrait bien devenir une des plantes les plus efficaces de la pharmacopée, autant en terme de soin qu’en utilisation préventive. (extrait issu de cette source ).

 

Sous quelles formes trouve t-on du CBD ?

Le CBD peut se trouver sous de nombreuses formes, parmi lesquelles, on peut citer les principales suivantes :

  • l’infusion des fleurs de chanvre (toujours avec un taux de THC inférieur à 0.2%)
  • l’huile de CBD, qu’on consomme en sub-lingual (sous la langue). La biodisponibilité de cette forme d’administration s’avère plus élevée que par voie orale. Les effets se font ainsi ressentir plus rapidement
  • sous forme de gélules (dans des compléments alimentaires par exemple). Par voie orale, les molécules passent par le système digestif et la concentration des composés transmise dans le sang est réduite. Le cannabidiol met plus de temps à agir, mais les effets durent plus longtemps.
  • des aliments à base de CBD sous différentes formes : chocolat, cookies, chewing-gums, bonbons…
  • Les produits cosmétiques à base de CBD s’appliquent directement sur la zone cutanée à soulager et interagissent avec les récepteurs présents sous la peau. Il est souvent associé à d’autres ingrédients pour parfaire l’action recherchée. Ces produits sont disponibles sous forme d’une lotion, d’un baume ou d’une crème au CBD et sont utilisés pour soulager les douleurs et les affections cutanées, comme l’acné, le psoriasis, l’eczéma…
  • les liquides au cbd pour cigarette électronique (vapotage)
  • en suppositoires

 

Si un produit issu de la nature contient une substance naturelle qui peut soulager ou réduire la souffrance de personnes, c’est le bon sens même que de considérer que c’est un bon produit puisqu’après tout, nous militons pour que le pouvoir extraordinaire des plantes médicinales soit reconnu à sa juste valeur.

Et de nombreux compléments alimentaires en contiennent, des plantes !!! C’est aussi pour cela que nous développerons plus en détail dans un prochain article toutes les propriétés thérapeutiques et les vertus médicinales du CBD.

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